Chopin – Nocturnes

Frédéric Chopin est né de père français en 1810 dans la région de Varsovie, mort à Paris en 1849 après 18 ans passés en France.
Le nocturne est une forme libre crée par l’Irlandais John Field, inspirée par le bel canto, mais c’est Chopin qui domine le genre. Sa musique possède un parfum (polonais ou chopinesque) inimitable.

Nocturne op. 9 n°1 en si b min

(vers 1830)

Larghetto à 6/4 = 6 noires par mesure

Dans ce nocturne, la partie centrale, qui ressemble à un chant populaire, est encadrée par deux méditations remplies d’arabesques très libres d’un point de vue rythmique : la main gauche joue deux groupe de 6 croches par mesure. La main droite peut superposer 7 ou 11 notes sur un groupe de 6 croches, ce qui ne tombe pas rond du tout.

Interprétation avec beaucoup de rubato (subtils écarts rythmiques à des fins expressives) par Claudio Arrau :

Nocturne op. 15 n°1 en fa maj

(vers 1833)

Andante à 3 /4. Le nocturne que l’on a écouté précédemment op.9 n°1 avec ses croches, ses arabesque, et son passage centrale tranquille était le prototype du nocturne… que Chopin n’a pas suivi.

Dans tous les nocturnes l’accompagnement à la main gauche a un rôle uniquement harmonique, qui permet à la mélodie (rêveuse/noble/nostalgique en proportions variables) de se déployer très librement, mais Chopin n’emploie quasiment jamais la même formule rythmique pour l’accompagnement.

Il n’a pas hésité non plus à écrire des parties centrales très véhémentes, renouant avec un ancien schéma lent-vif-lent, d’avant l’époque classique, peut-être plus adapté aux mouvements de l’âme, comme dans ce nocturne op. 15 n°1, avec sa partie centrale con fuoco, interprété ici par Martha Argerich, surnommée à juste titre « la lionne ».