Chopin – Étude op.10 n°3

en mi maj (1832)

Rappel : Fridericus Franciscus (Fryderyk Franciszek en polonais) Chopin (Frédéric Chopin en français) est né en 1810 près de Varsovie, de père français. Les 12 études ont été composées alors qu’il avait une vingtaine d’années, et publiées à Paris en 1833. Cette 3e étude daterait de 1832. Chopin avait quitté sa Pologne natale un peu avant la répression de l’insurrection de Varsovie par les Russes ; dans l’impossibilité d’y retourner, il se sentait exilé.

Structure ABA. La partie A est calme et polyphonique, alors que la partie B est accidentée, inquiète et virtuose. Écrite en 2/4, lento ma non troppo et legato, elle nécessite de bien détacher la mélodie tout en jouant une partie de l’accompagnement à la main droite.

La partie A contient l’une de ses plus belles mélodies de Chopin (dixit l’auteur). Imprégnée de nostalgie, elle lui aurait arraché ce mot : « o ma patrie » alors qu’il l’entendait jouée par l’un de ses disciples. Dommage que l’on ait affligé cette étude de l’épithète un peu réductrice de « tristesse ». Dommage aussi que Gainsbourg l’ait plagiée et massacrée en l’affublant de paroles malsaines.

Pour finir sur une note positive, rappelons que les études de Chopin sont bien plus que des études pour les futurs virtuoses du piano. Ce sont des chefs-d’œuvre de musicalité et le sommet du genre.

Evgeny Kissin :