Anonyme – Le roi a fait battre tambour

Cette belle chanson n’appartient pas à la tradition écrite (la musique classique), mais à la tradition orale. Elle n’a été collectée qu’au 19e siècle. Elle daterait des premières années du 18e siècle selon les auteurs de « refrains d’enfance, histoire de 60 chansons populaires » et du milieu du 18e s’après le livret de l’album du Poème Harmonique.

Version baroquisante par Le Poème Harmonique dirigé par Vincent Dumestre :

Cette belle chanson n’appartient pas à la tradition écrite (la musique classique), mais à la tradition orale. Elle n’a été collectée qu’au 19e siècle. Elle daterait des premières années du 18e siècle selon les auteurs de « refrains d’enfance, histoire de 60 chansons populaires » et du milieu du 18e s’après le livret de l’album du Poème Harmonique.

Il y a plusieurs versions des paroles et de la mélodie. Ici le texte est assez explicite et ne commence pas par » Le roi a fait battre tambour » :

Quand le Roi entra dans la cour
Pour saluer ces dames
La première qu’il salua
Lui a ravi son âme.

Le roi demanda au marquis :
-A qui est cette dame ?
Le marquis lui a répondu :
-Sire roi, c’est ma femme.

-Marquis, t’es plus heureux qu’un roi
D’avoir femme si belle.
Si tu voulais, l’honneur j’aurais
De coucher avec elle.

-Sire, vous avez tout pouvoir,
Tout pouvoir et puissance ;
Mais si vous n’étiez pas le roi,
J’en aurais ma vengeance !

-Marquis ne te fâche donc pas,
T’auras ta récompense :
Je te ferai dans mes armées
Beau maréchal de France.

-Adieu ma mie, adieu mon cœur,
Adieu mon espérance !
Puisqu’il te faut servir le roi,
Séparons-nous d’ensemble.

Le roi l’a prise par la main,
L’a menée dans sa chambre.
La belle, en montant les degrés,
A voulu se défendre :

-Marquise, ne pleurez pas tant,
Je vous ferai princesse
De tout mon or et mon argent
Vous serez la maîtresse.

-Gardez votre or et votre argent
N’appartient qu’à la reine.
J’aimerais mieux mon doux marquis
Que toutes vos richesses.

La reine lui fit un bouquet
De trois roses jolies,
Et la senteur de ce bouquet
Fit mourir la marquise.

Le roi lui fit faire un tombeau
Tout en fer de Venise ;
A fait marquer tout à l’entour :
Adieu, belle marquise.