Quand on parle de Couperin, sans préciser le prénom, s’agit de François Couperin et non de Louis. Même recueil (2e) et même ordre (6e) que “Les bergeries” que l’on a déjà écoutées.
Superbe pièce pour clavecin dans le style luté et aux harmonies changeantes, dont on ne sait toujours pas expliquer le titre.
Les harmonies des barricades mystérieuses sont particulièrement colorées lorsque le clavecin est accordé comme à l’époque avec un « tempérament » inégal (il y en avait de plusieurs sortes notamment ceux de Werckmeister et Rameau). Cela s’entend bien dans la version de Christophe Rousset, qui a été sélectionnée, notamment par rapport à une version pour piano.
En fait, avant notre tempérament égal actuel (traduire : uniformément et imperceptiblement faux :-)), certaines tonalités ou accords de notes sonnaient juste, et d’autres sonnaient légèrement ou carrément faux. On ne pouvait pas se permettre autant de liberté que maintenant, mais il y avait un aspect qualitatif dans la musique qui a disparu. Chaque tonalité était dotée d’un caractère distinct : par exemple Fa majeur (gamme majeure démarrant sur Fa) était considérée comme champêtre et bucolique. Nos oreilles sont malheureusement plus grossières que celles de nos ancêtres.
Pas la peine de comprendre comment accorder un instrument à clavier pour apprécier la musique. C’est un domaine très compliqué (trop pour moi en tous cas), mais c’est bien d’en avoir une vague idée. Pour les curieux https://fr.wikipedia.org/wiki/Temp%C3%A9rament_in%C3%A9gal
Il y a en tout cas sans doute un parallèle à faire entre la fin de l’ancien régime et la fin du tempérament inégal…